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Omsk : decouverte

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Message  Team Rocket Mar 19 Juil - 9:36

Ci dessous le compte rendu, c est le meme que pour mes parents donc si vous comprenez pas toutes les references est normal.
Actualisation : on a commence a bosser, on peint des murs, on coupe du pain, on sert de la soupe a des sans abris grace a la Caritasmobile, et c est vraiment la grosse touchette.

Bisous aux jardins !


Russie 2011
Partie II :

Un mois à Omsk, Sibérie


Jour 0 et 1 : Dimanche 17 juillet et lundi 18 juillet

J'arrive à l'aéroport grâce au taxi fourni par l'institut, ma babouchka l'utilise au passage pour aller faire ses courses et rentrer chez elle, d'accord. Mon barda sur le dos, dont quelques slips de Dupuis qu'il avait laissés dans la chambre, je m'embarque sur le vol FV-171 à destination d'Omsk. Je m'embarque sans jamais devoir trop attendre. L'avion est relativement petit, tous les passagers tiennent dans un seul petit bus. Je suis côté hublot, mais en arrivant à 4h du matin il fait nuit : je ne vois pas la Sibérie des airs. Dommage.
À la réception des bagages, je récupère mon sac à dos, mais sans le grand sac plastique Air France qui l'emballait, tant pis. Au moins le transport d'un roquefort et d'un morceau de morbier n'a pas fait tiquer l'équipe sécurité.

Le temps de voir un peu l'intérieur du petit aéroport d'Omsk, de refuser quatre taxis, de repérer un vendeur de burger prometteur et de sortir mon netbook, Irina Golovanova débarque dans la salle d'attente. Elle est brune avec des cheveux très courts voire ras, dans les 40 ans, larges lunettes carrées, et un panneau Caritas dans la main. Je me fais voir et range mon netbook. Moi c'est Arthur, oui je suis seul, oui les autres arrivent dans dix minutes de Moscou et attendent leurs bagages dans la salle derrière la vitre, oui si vous voulez on parle russe plutôt que français. Irina m'apprend qu'il y a déjà trois autres volontaires, un Allemand Benjamin, et deux Slovaques, mais je ne demande pas leur âge. Elle a déjà eu des étudiants français en stage, de l'école polytechnique, et ça s'était bien passé. Quentin Dupuis et Charles Pelletier sortent l'un après l'autre vers le bon côté de la barrière métallique : après de chaleureuses retrouvailles, le trio fat steak est réuni.

On se briefe rapidement : à Moscou ils ont surtout visité, et dormi chez deux sœurs pareillement tatouées à la cheville, et six chiens pareillement tatoués à l'oreille, dans une très vaste maison excentrée avec grenier et sauna. Plus de détails dans l'annexe.

Le taxi commandé par Irina, tout à fait correct, contraste avec celui qu'on a pris le 14 juillet. On traverse la couronne extérieure d'Omsk (de Omsk ? dans le doute, j'éliderai) : malgré les arbres et l'herbe un peu partout (par exemple sur les trottoirs), on voit surtout de grands immeubles en béton et nuances de gris, personne dans les rues, peu ou pas de magasins ou d'activité commerçante, un Chicken Grill (en cyrillique) qui se bat en duel avec un vendeur de fleurs... Hum.

On nous dépose au foyer Caritas, où nous travaillerons et dormirons pendant ce mois. Irina nous présente les parties habitations du foyer, et notre chambre. Et déjà on sent que ce stage sera loin d'être horrible ; à trois dans une chambre spacieuse, un crucifix accroché au mur, une armoire Ikea et une grande fenêtre à rideaux, on est loin du dortoir à partager avec des sans-abris ! Irina nous donne rendez-vous à midi (il est 6h30), et on s'endort.

Après une bonne douche et avec un T-Shirt propre, on se présente dans son bureau. Elle est psychothérapeute (pédopsychiatre) pour enfants à problèmes comme l'autisme ou la trisomie, et trop pauvres ou trop étrangers pour pouvoir aller en clinique ou payer des médecins privés. Aujourd'hui, pas d'enfants dans son bureau, mais un petit jardin d'enfants avec ballon sauteur et quelques jouets. On s'occupe des formalités, type signature de conventions de stage ou enregistrement auprès des autorités, et elle nous emmène faire le tour du foyer.

Le vaste bâtiment relativement vide en ce lundi après-midi de juillet a été acheté par Caritas pour pas grand-chose lors de la dévaluation du rouble. L'organisation existe depuis 15 ans en Sibérie et emploie 50 personnes. On fait connaissance avec le personnel, de la cuisinière babouchka à la directrice - Tatiana, ce qui complète notre Russédex au niveau des prénoms les plus courants - en passant par la (on dit "le" ?) médecin spécialiste des paralysés. On ne croise que trois hommes : le prêtre polonais Père Voycek, l'homme-à-tout-faire Victor notre futur boss quand on sera sur le poste "réparation de trucs", et son fils l'agent de sécurité Evguenie, qui est très loin du stéréotype du gorille mafieux, et plus proche du baba cool. Objectif : en faire notre pote rapidement. Son russe est incompréhensible, par contre.

Le centre dégage un très bon esprit, sans même parler de la petite église qu'elle abrite (messe tous les dimanche à 10h et 18h, les autres jours à 9h), et j'ai vu plus de sourire et d'accueil sans arrière-pensée en une heure ici qu'en quinze jours à Saint-Pétersbourg. En voyant les sans-abris au regard éteint manger dans la grande salle à manger du rez-de-chaussée, je me dis que ces travailleuses et travailleurs se sont rapprochés de la sainteté...

On avait peur de pas pouvoir aller à Novossibirsk le week-end, mais Irina nous fait comprendre que c'est possible, et qu'on peut même aller voir l'Altai ou le lac Baïkal, et que si pour ça on rate un ou deux jours de boulot, on peut toujours s'arranger... On est sur-motivés, pour le coup, avec un sourire jusqu'aux deux oreilles.

Après un déjeuner soupe-brioche-thé, notre psychothérapeute préférée nous emmène faire le tour de la ville. Eh bien en fait c'est charmant ! Ça me fait énormément penser à Cuautla, étrangement. Le soleil brille les immeubles en construction depuis trop longtemps et sur les maisons en bois1 abandonnées2 qui s'enfoncent dans le sol humide de l'ancien marécage3, mais les gens survivent à coups de système D parmi les nombreux parcs et haies d'arbres, autour du grand supermarché qui diffuse de la pop française4 et vend de tout, du pot de caviar à la pastèque géante. Au retour, on y fera les courses et on prendra l'indispensable bombonne d'eau de cinq litres, car l'eau du robinet n'est pas potable. Oui, exactement comme au Mexique !
Avec moins de gens, en revanche. Le quartier qu'on traverse semble relativement pauvre, mais il y a très peu de jeunes dans les rues à glandouiller. En dix minutes de marche, après avoir traversé une voie herbue de tramway5 et on arrive à la statue du Maréchal Joukov et au bâtiment à l'architecture improbable qu'est le Conservatoire de Musique, en forme de tremplin : nous voici dans le centre d'Omsk. La ville se révèle charmante ! Irina la décrit comme un peu provinciale, et c'est sans doute vrai, même si je ne suis pas certain de la signification du mot. Des voitures mais pas un trafic monstrueux, des magasins (comme Naf-Naf Paris) mais pas l'invasion totale des marques occidentales, des enfants en sortie scolaire qui chantent Katioucha avec des voix aigües et approximatives, et aussi des arbres un peu partout : on est loin de l'image de banlieue aux bâtiments staliniens (même s'ils font aussi partie du paysage).

Irina nous fait visiter la ville. On passe devant l'ancienne prison de Dostoïevski, la statue de l'écrivain, le salon littéraire juste à côté de la prison - douce ironie -, le musée de la ville, la poste, les affiches annonçant un concert d'accordéon le jour de la fête de la ville les 4 et 5 août, et les universités. Charles fait remarquer avec élégance que si c'est comme en France, l'école de commerce doit être plein de krasivye dievoutchki ! Irina approuve largement, et emporté par son élan lui fera ensuite remarquer, dès que l'occasion se présentera, que tel ou tel endroit est aussi plein de "jolies jeunes filles" ! Non, nous ne sommes pas venus faire notre marché à poupées russes, mais Irina semble y tenir et nous y encourager. Gêne de notre part.

On finit notre petit tour sur les bords de l'Om et de l'Irtysh, au confluent desquelles la ville de Michel Strogoff est bâtie. Quentin demande si il y aurait moyen de faire de la voile, Irina répond que oui, ici il y a des bateaux qui passent. Hum.
En discutant, elle nous apprend qu'à la base elle est moscovite, mais qu'elle a suivi son mari jusqu'ici, lui qui descend de Décembristes exilés (ou qui est lui-même un Décembriste, on n'a pas tout compris). Elle rentre chez elle à pied, de l'autre côté du pont, trajet qu'elle fait souvent pour marcher, même en hiver quand il fait -30°C. On reste se tremper les pieds et papoter au bord du fleuve. En face, une île boisée. On hésite à y faire un tour à la nage, mais on n'a pas nos maillots, c'est beaucoup trop loin, et la rivière polluée risque de nous faire pousser un troisième bras au niveau du dos. On voit une plage avec des gens plus haut sur la rivière. En remontant la berge, on décide de continuer à se balader avant de rentrer.
Nous flânons tranquillement et atteignons la plage où la jeunesse sibérienne se dore en maillot, montre ses gros muscles, son mulet et son dernier maillot de bain. Quelques hors-bord traînent des skieurs nautiques, Charles a des étoiles dans les yeux et se promet d'essayer.

Arrivé à un belvédère, on rebrousse chemin pour rentrer au foyer. Là, on fait connaissance avec Benjamin le volontaire allemand style Martin Lefort en short et tongs, 20 ans, qui remplace son service militaire par un an ici. Ses parents sont venus le voir, ils sont très sympathiques et ne parlent pas un mot de russe. On rencontre aussi les deux volontaires slovaques, Martik et Maria je crois, une vingtaine d'années eux aussi, qui apprennent le russe depuis un an tout comme nous.

La nuit tombe, on mange du riz au caviar rouge, on essaye l'Internet du foyer mais il y a un problème d'identification serveur proxy blabla avec mon PC, échec. On se décide ensuite à sortir voir ce qui se passe en ville la nuit, parce que si on ne le fait pas ce soir on ne le fera pas non plus demain ni jamais. On descend donc l'étage dans le noir à la lueur d'un portable, à travers les cuisines désertes et obscures, on pousse des portes qui grincent... Ambiance Resident Evil, mais sans le fusil à pompe pour se défendre. On s'attend à voir un zombi derrière un tuyau. Oui on n'est pas vraiment des héros.
Toujours est-il qu'on tombe sur Evguenie qui dort à poings fermés. On n'a pas le cœur à le réveiller, surtout pour rentrer une demi-heure plus tard. On décide de le laisser et d'aller se coucher, on lui en parlera demain.

Dodo.

Team Rocket

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Message  Ded Mar 19 Juil - 15:51

Abrèèèèèèèèèèège !

Ded

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Message  LaCube Mar 19 Juil - 16:46

Superbe compte rendu Arthur, je suis pret à lire ça tout les soirs! Sinon, je suis hyper content que ça vous plaise.
Milles baisers

LaCube

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Message  LaCube Mer 20 Juil - 20:55

Et le compte-rendu d'aujourd'hui alors? il se passe rien chez vous? =)

LaCube

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Message  Ded Mer 20 Juil - 21:10

Tu m'étonnes qu'il se passe rien, ils sont dans le tiers-monde, dans un petit village de province (authentique : les gens de novossibirsk se marrent quand on dit "Omsk") !!!

Ded

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Message  Team Rocket Jeu 21 Juil - 2:33

J'ai le numéro de la serveuse du KFC =D

Oui effectivement on est dans une ville industrielle. On le savait avant de venir, ça rajoute du challenge =)

Beaucoup de challenge...

Compte rendu à venir, je pars au taf, la bise.

-Arthur


Dernière édition par Team Rocket le Jeu 21 Juil - 12:52, édité 1 fois

Team Rocket

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Omsk : decouverte Empty Re: Omsk : decouverte

Message  LaCube Jeu 21 Juil - 12:42

Détail : je suis admiratif de votre franche camaraderie, et de votre solidarité inaliénable, mais si chaque mousquetaire voulait bien prendre la peine de signer, ou d'apposer à son message un petit signe distinctif (typiquement un ouaf ou un croissant de lune)... Merci
Parce que c'est pas la meme chose Arthur avec le numéro de la serveuse du KFC et Dups avec ce meme numéro

LaCube

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