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Le weekend de la mort

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Message  Team Rocket Lun 8 Aoû - 12:16

Derniers jours à Omsk, il manque aujourd'hui mais rien de fou ne s'est passé (de mon point de vue tout du moins). Toujours la même rengaine, Arthur est droit et je suis penché.

- Charles P

Jour 19 : vendredi 5 août

Ce matin Sacha a discuté avec moi ! C'est un peu naze comme entrée en matière mais c'est assez rare pour le noter. Et un homme à qui j'ai servi du thé a aussi tapé la causette, très sympathique. Apparemment Maria la volontaire slovaque qui était venue à ma place une fois lui a tapé dans l'œil...
Après la distribution de l'après-midi et une petite sieste, j'arrive en retard à mon deuxième rendez-vous avec Elena, mais trois roses à la main ! Achat de fleurs : check.
On va au bord du fleuve, je vais jouer du ukulélé sur le sable avec une jeune fille décidément terriblement mignonne. Et Jacques Dutronc avec une bonne amie qui fait les "chou-bi-dou-wa" avec l'accent russe craquant, ça n'a pas de prix.

Un certain temps, je ne sais pas combien, plus tard, on se lève et on marche. Dans le centre, la ville est déjà dans l'ambiance "Fête de la Ville", qui se passe ce week-end ! Demain il y a d'ailleurs un grand marathon d'organisé, mais les inscriptions se sont fermées avant que l'on ne signe pour y courir. De toutes façons le samedi matin n'a pas vraiment eu lieu...
Dans le centre d'Omsk, donc, tout un parc au bord de l'eau héberge le festival Flora : partout, des structures en fleurs et en papier coloré, de la Tête Golobova1 à la soucoupe volante en passant par le gâteau géant célébrant les 60 ans de cette rencontre d'horticulture. Je parle rapidement à un groupe d'étudiants internationaux, je crois comprendre qu'ils viennent avec ISIC. J'ai malheureusement laissé ma carte au foyer, pour une fois qu'elle aurait été utile...

Je reçois un message de Svetlana, la sœur à Omsk de l'invitée Couch Surfing de ma sœur à Grenoble, qui me propose une soirée poker. On s'était contactés par mail la première semaine, on était saucés à l'époque. Mais ce soir on a un autre événement à 20h...

On rejoint alors les autres à un bar médiévalisant, le Viking Bar. Le genre de taverne avec de gens en costume qui se tapent dessus à coups de fléau, parfois en mousse2. Ce soir c'est l'anniversaire du bar, plein de gens à l'intérieur, notamment les gens du sushi d'hier soir. Charles est venu affronter son destin : il a osé défier un Russe à une vodka-contest.
Sacha, l'homme en polo rouge, son rival pour le cœur de la belle Irina, sera aussi son rival sur le champ de bataille du damier à shots. Il sert douze shots à lui et à Charles et les dispose en pion de dames. Le jeu commence.
On comprend rapidement que les règles sont étranges. Lorsque A prend un pion à B, c'est A qui doit boire ce pion. Ingénieur Techniques Avancées, le Canadien comprend qu'il ferait mieux de jouer pour perdre, histoire de mettre le métabolisme de son adversaire au tapis. C'est sans compter l'entraînement du Slave à tenir l'alcool : celui-ci ralentit ses coups, mais reste debout et cohérent. Accessoirement il travaille le lendemain matin. Sacha prend donc le dessus sur le damier, tout en buvant ses douze vodkas issus de ses prises de guerre.
Charles perd la partie mais s'en tire sur la consommation de tise. Ou plutôt, croit s'en tirer. Une règle qu'il ignorait stipule qu'à la fin, les deux adversaires boivent les pions restants de l'autre. Cette règle fait perdre tout son sens à la compétition, mais force Pelletier à aligner ses verres.

C'est donc avec douze shots et un litre de bière dans le ventre que Charles passera la suite de sa soirée.

Ma jolie Elena décide de partir faire du vélo avec ses amis. Nous autres Français partons avec Sacha, sa copine et ses potes, boire près de Caritas. Très peu pour moi, la conversation n'est pas animée, il fait encore un peu jour... Je me prends un chachlik plutôt. Alors qu'on commence à avoir peur que notre vendredi parte en freinage, alors que Quentin est rentré dormir, alors que l'avenir s'annonce sombre... Maria alias "la fille en maillot jaune" vient nous sauver ! Elle nous propose de passer la soirée dans le parc habituel avec Vova et la fille qui ressemble à Keira Knightley. Solide.
Sur le chemin, notre pote ouzbek nous convainc de prendre un chawarma. Dans le "restaurant", des filles asiatiques visiblement, mais qui se revendiquent omskiennes. Dont une en pantalon léopard assorti à son portefeuille. La classe.

Dans le parc, Elena me retrouve par hasard alors qu'elle roule en vélo. Après une petite incompréhension sur le fait que je boive avec des jolies filles (entre autres) et qu'elle n'a pas lu le message où je lui demandais de venir aussi, elle me parle en aparté. Les autres partent ensemble vers une destination lointaine, Charles a globalement passé une soirée inoubliable.
J'échange quelques mots doux avec mademoiselle. Elle sort son portable et l'instant d'après, elle me dit que son amie Olga serait heureuse de nous accueillir chez elle pour la nuit.

Hum.

Sur le chemin, j'achète une pomme, lavée à la bière, vive la Russie. On marche un peu loin, on chante et on danse dans la rue, toujours avec le vélo. Le portable de mon amie rend l'âme.
Finalement on arrive dans l'appartement de cette Olga, non sans avoir monté un vélo sur trois étages d'escaliers à deux heures du matin.
Une jeune femme à l'air sévère nous ouvre, en chemise de nuit. Olga, puisque c'est elle, annonce qu'elle a appelé la police parce qu'Elena ne répondait plus au téléphone.
...Et ensuite elle sourit, en fait c'était une blague et elle est cool. Ex-musicienne, pédagogue pour enfants handicapés, 27 ans, fille de deux ans et demi, père parti à Moscou et qui après tout ce temps vient d'envoyer "coucou" sur vkontakte (un peu comme les hommes de ma famille au Mexique), elle ouvre une bière dans sa cuisine pendant qu'on boit du thé. Un ordinateur permet de voir quelques photos de la soirée au Perestroïka sur Vkontakte, Big Brother local. Eh bien Charles est le protagoniste d'une photo commentée par Irina Fitness Club d'un sobre "...Dur".
Lolade et échange de SMS nocturnes avec le Pelletier.

L'appart n'est pas très grand mais on s'en fout. Dans le salon, un mec dort sur un canapé, au sol il y a des légumes de la datcha complètement bio.
De retour dans la cuisine avec les deux filles, Olga m'offre un pot de confiture ! Qui a été fait dans sa datcha aussi ! C'est trop cool !! Et un bouquin de Montaigne en russe, édition 1975... Je ne sais pas comment accepter. J'aime la Sibérie.
On se retrouve à discuter à 3h du matin, dans la cuisine d'une personne que je ne connaissais pas quelques minutes auparavant mais qui m'a déjà offert un pot de confiture (délicieux fruit de son travail), à propos des émotions procurés par la lecture de Tolstoï, Dostoievski et Victor Hugo. King Crimson, musique un peu expérimentale, déroule ses ambiances en arrière-plan.
Olga fouille toute son armoire pour me trouver un pyjama convenable. Je lui assure que la robe de mamie à fleurs me va très bien. Elle va se coucher. Nous aussi.
Jour 18 : samedi 06 août

Réveil agréable et très inhabituel.
Mais couper des tomates à 8h30 du matin en écoutant l'équivalent russe de France Inter chez quelqu'un que je ne connais pas en Sibérie avec une fille contre laquelle je me suis réveillé, c'est life experience.
Elena est en retard pour son boulot. Elle prend le bus, je pensais prendre le taxi mais il fait beau la vie est belle donc je rentre à pied. Je traverse une brocante, je demande mon chemin, je retrouve une rue que je connais et c'est parti.

Je retrouve mes compagnons qui pioncent. On repart par le bus au rendez-vous de Vova. On retrouve les autres Russes : Tatiana la brune qui s'avèrera venir d'Almata au Kazakhstan, Maria et Andreï. alias "très jolie fille en maillot jaune" et "propriétaire du skate shop" et chez qui Charles a passé sa fin de soirée. Sans que rien de notable n'arrive.
Le grand magasin où on achète l'alcool et la bouffe pour le week-end est bâti sur le modèle américain, dans le genre immense entrepôt reconverti en grande surface. Un peu comme la Bodega de Cuautla.


Nos courses se résumeront à: une douzaine de litres de bière, deux litres de vodka, une demi-douzaine de litres de soft, du charbon, de l'essence pour le barbec', et deux gros sceaux remplis de blancs de poulets. Un esprit sain dans un corps sain.
A la sortir du supermarché, on met notre matos dans le coffre de la voiture d'Andrei qui est recouverte d'autocollants de skate, et la voiture part vers la datcha, avec à bord Maria, Tatiana, Andrei et ce bon vieux Dups. Vova, Arthur et moi prenons une marchoutka pour y aller, 25r pour 40 minutes de routes cabossées, pendant lesquelles Arthur, à son habitude, somnole paisiblement. On arrive à la datcha un peu après l'autre convoie, on retrouve les quatre autres en train de faire cracher Limp Bizkit hors des enceintes de la caisse et de se tiser des bières. L'esprit de cette soirée est annoncé.
La datcha de Vova est moins imposante que je ne l'imaginais, mais reste stylée. A l'intérieur, dès l'entrée un petit coin cuisine, puis un escalier en bois qui monte vers une sorte de grenier où il y a trois lits. Au rez-de-chaussée il y a aussi une autre chambre avec un lit double. Et surtout, partout dans la maison, des légumes (radis, herbes non identifiées, carottes...) qui proviennent de son florissant potager qui occupe presque tout le jardin. Dehors il y a une pergola, des chiottes à l'ancienne, et surtout... une cabane avec sauna. J'y reviendrai en temps voulu.

On s'installe donc sur un canapé sous la pergola, nos hôtes ont sortis les enceintes et les iPods, ça part en soirée indie et pop-punk. Les autres se tisent beaucoup, moi je ne bois presque pas, hier j'ai pris un méchant tarif et j'en pâtis encore les conséquences. Dupuis a une descente assez impressionnante, il sera pas mal saoul bien avant le coucher du soleil. On se promène un peu dans le village, il y a d'énormes (80m je dirai) pylônes électriques un peu partout et qui ne demandent qu'à être escaladés. On ne le fait pas, mais Andrei me dit que c'est au programme de ce soir.
Une autre fille dénommée Olesya arrive, on fait rapidement connaissance, nous partageons pas mal d'atomes crochus. Les Russes discutent pas mal entre eux, et nous Français se retrouvons un peu ostracisés. On ne fera pas énormément d'efforts pour s'intégrer à la conversation, surtout moi qui ai dormi hier soir complètement fracasse chez Maria et Andrei. Ca fait désormais un petit moment qu'on est là, et le poulet est maintenant cuit. On mange pour combler notre faim gargantuesque, ça passe nickel. Il faut aussi préciser que l'ensemble de cet apéro/diner est parsemé de shots vodka/sprite (très peu alcoolisés à ma grande surprise).
À un moment un petit cadre en bois passe de main en main pour faire des photos amusantes avec. Andrei se révèle Cadre des Parties. Cette blague est très drôle.
L'ambiance se détend, le soleil se couche et il commence à faire un peu frais. Ça tombe bien, Vova est en train de préparer son sauna. Dups est pas mal saoul et danse dans le jardin, Arthur discute un peu avec Tatiana et Maria et tel un frein je reste taciturne.

Vers 1h le sauna est enfin prêt, d'ailleurs Vova s'est méchamment brûlé le bras en le préparant. On rentre dans le sas de la cabane pour se déshabiller avant d'aller en enfer. Après observation on se rend compte qu'à notre grand désarroi les Russes y vont en sous-vêtements et non à poil. Nous faisons comme eux pour ne pas les choquer. A l'intérieur il fait une chaleur tout simplement inhumaine. Au bout de deux minutes je suis trempé, surtout lorsque Vlad alias "Pierre Amiot" n'arrête pas de faire de la vapeur qui me fait suffoquer. Je reste une petite dizaine de minutes maximum puis je ressors, et je me rends compte que je fume (pas des clopes, juste de la vapeur qui provient de ma peau). Je ferai beaucoup d'aller-retours entre sauna et extérieur puisque je ne peux pas rester dans le sauna 30min de suite comme le fait Arthur.
On chante dans le sauna, les Russes s'époumonent sur leur hymne chanté en argot, stylé ! On se rend compte qu'il n'y a plus que des filles avec nous, et puis Maria commence à pointer les branches de je ne sais quel arbre, la tradition est de se savater avec ça dans les saunas. Sous ses ordres je me couche, on donne des branches à Dups et à Olesya la rousse. Je pense que cette dernière m'en veut parce-qu'elle me détruit littéralement le dos, j'ai eu putain de mal mais je n'ai rien dit pour ne pas passer pour une lopette. Elle cogne de toutes ses forces. C'est après au tour de Dupuis et croyez-moi, voir un pote se faire savater le cul par une rousse dans un sauna russe, ça n'a pas de prix. Énorme fou rire. Les filles sortent pour ne pas rester trop longtemps, on se retrouve à trois Français dans le sauna et naturellement, nous décidons de faire les choses comme il le faut: nous nous mettons à poil. Olesya re-rentre et son cri d'horreur nous fera très vite rhabiller. Plus tard M. Lepère jugera bon de se refoutre à poil, sans savoir que deux secondes après Maria entrera précipitamment et s'installera à côté de lui l'air de rien, petit moment de gêne pour lui en position fœtale pour cacher son énorme membre, grosse lolade pour Dups et moi. Ce sauna a probablement été, malgré les apparences, l'expérience la moins hétérosexuelle de ma vie, pour l'instant tout du moins. Je n'en dis pas plus.

[NdA : au bout du compte, les gens de moindre résistance sortent un par un, je me retrouve seul avec Vladimir dans la cabane à vapeur. On discute de nos expériences respectives de bania, je lui dis que c'est relativement similaire à ce qui se fait au Mexique (...drink up !). Quand il était enfant il en faisait toutes les semaines, maintenant moins. Son genou touche ma cuisse (de façon naturelle, hein, mais bon...), et la petite bougie s'éteint et nous laisse dans l'obscurité.
Je sors prestement.]

Après le sauna, Arthur fait la vidéo sur l'air d'I'm from barcelona, il discute et joue pas mal de musique avec Maria la blonde. Son copain est couché en haut et j'ai cru l'espace d'un instant qu'Arthur allait attraper un animal légendaire. On se promet de la ramener en France et de l'enfermer dans un local d'assoce top secret. Je vais alors me coucher en haut où il y a quelques lits de libres, et m'endors avec difficulté dans le froid.


Personnellement je reste sur le canapé à jouer du ukulélé et à chanter avec Maria sous la pergola. Sur la table, les cadavres de bouteilles et le cendrier camion-jouet multi-fonctions rempli, signes d'une soirée agréable. Devant nous, le jardin, et au-delà de la tache de lumière de la maison, la nuit étoilée. On rit, je remets ma chemise, il fait froid, on se rapproche un peu. Et évidemment Tatiana et la rousse passent toutes les cinq minutes pour faire je sais pas quoi mais ça m'énerve.
D'ailleurs Tatiana finira par s'inquiéter du sort de Vlad qui dort trop profondément dans le fauteuil à côté. On se met à quatre pour le réveiller, puis pour le porter jusqu'à l'intérieur. Les filles le mettent au lit, et décident toutes d'aller se coucher. Abrupte fin de soirée.

Dans la cabane à sauna, il fait encore chaud et humide, et le plancher est sale et pas du tout moelleux, c'est donc tout naturellement que j'y passe la nuit; au lieu de squatter un lit vide à l'étage (je l'ai su le lendemain).
Jour 18 : dimanche 07 août

Je me réveille aux aurores alors que la datcha dort encore. C'est à dire un peu avant midi. Après une séance pliage de matelas, Johnny au ukulélé, poulet froid et clope du matin, je me décide à faire un peu de vaisselle avec le matériel artisanal disponible. Charles me rejoint vers la quatrième assiette et prend rapidement ma place. Les gens se lèvent un par un, dans l'ambiance paisible de la matinée à 13h. Vova a une sale brûlure au bras, pile sur le tatouage. On rend la table un peu plus présentable. J'aide Maria à découper des légumes pour une salade qui arrive à point nommé pour ma santé. Notons que cette fille est à la fois hype avec des lunettes roses, souriante, et que par ailleurs elle prépare des salades de saison. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire qu'elle repart en France dans mon sac. Elle tient probablement dedans, d'ailleurs.
Quelqu'un met de la musique. Du rock/rap américain, des choses que j'écoute pas du tout d'habitude, mais qui sont loin d'être mauvaises finalement. Je reconnais quelques coups de coeur de mes quinze ans, tandis que Charles est un le roi du blind-test ; il se révèle calé sur les groupes un peu rock indie, donc pour lui ce n'est pas très dur.

Après avoir un peu glandouillé, entre légumes, poulet, clope, bière gelée et rachat de bière dans un magasin vaguement en tôle, les gens commencent à partir. On reste un peu plus longtemps avec Vova, Charles perd son sac de sac de couchage et est persuadé qu'on le lui a volé mais le prend bien, et on repart tous ensemble en marchoutka. Sur le chemin Vova sort son laptop et joue à Street Fighter.

Aujourd'hui il y a beaucoup de monde dans les rues, c'est la fête de la Ville ! Voir une foule à Omsk et les avenues bondées est assez exceptionnel. Il semble y avoir une grosse kermesse quelque part, et un château gonflable est apparu sur la place centrale. Des fanions blanc bleu rouge ornent tous les poteaux de la ville, des gens font flotter des drapeaux depuis leur voiture...

Arrivés à Caritas, juste le temps de prendre une douche et de mettre une chemise de soirée et je repars vers la boutique où travaille Elena. C'est un magasin de jeux de plateau dans une galerie marchande, plutôt stylé mais pas très bondé en ce dimanche. Elle me présente sa boss, et un jeune homme que je crois être un autre vendeur mais qui se révèlera être un client. Il faut dire qu'il était en train de jouer à un des jeux (Munchkin) avec l'équipe du magasin (Elena et sa boss, donc).
Je fais un peu le tour des jeux (je passerai sur les mots doux), je retrouve entre autres les Colons de Catane, Carcassonne (si si la France !), et... Les Aventuriers du Rail, versions US et Europe. Je suis intrigué par la boîte du jeu russe Metro 2033, qui semble être un survival post-apocalyptique qui se joue sur un plateau représentant les lignes du métro de Moscou... L'idée est assez puissante. Et transposable à un métro plus franchouillard, par exemple.

La belle Elena m'offre une carte de sagesse populaire, et un pot de confiture : apparemment il y a eu incompréhension l'autre nuit avec Olga et je suis parti avec un pot qui ne m'étais pas destiné, donc elle m'offre celui-ci. Non je n'ai pas compris non plus.
Des petits trucs m'éclatent, comme le Rubik's Cube junior 2x2, ou le 5x5, ou des petites billes très magnétiques qui s'accrochent pour faire des formes, ou le Uno russe, ou l'Anti-Monopoly...
J'en profite pour acheter un jeu d'échecs/dames/backgammon magnétique parce que la vendeuse m'est très sympathique, et aussi parce que pour les huit heures de Transsibérien et les soirées dans la montagne, ça peut être amusant.
J'apprends à Elena à jouer aux Aventuriers du Rails ! Mais la partie ne va pas bien loin, c'est l'heure de fermer.

Ma brune incroyable va faire un before avec ses potes, moi je vais poser mon pot de confiture au foyer. En repartant vers le centre, j'assiste aux feux d'artifices ! Ils sont plutôt gros mais pas si fantastiques que ça ; le plus remarquable, ce sont surtout tous ces gens dans la rue qui les regardent avec force cris de joie et vivats. "Ouaaaaaiiis !! La belle bleuuuue !". Ça change du 14 juillet à Monnetier-Mornex.

Mes deux compagnons français sont pendant ce temps allés retrouver les Polytechniciens qui sont arrivés en ville ce matin, et tous ensemble ont rejoint la petite troupe d'amis russes avec qui on traîne habituellement, désormais... Je les rejoins après une heure de marche (alias "t'inquiètes c'est à cinq minutes du skate-park"3) au Che Guavara Club. On achète nos tickets tout de suite, puisqu'ils sont en nombre limité, et avec un gars dans le style bad boy sympa mais très relou et bourrée, on part en expédition magasin Baltika 9. Petite incompréhension sur l'autorisation ou non d'en acheter, on se retrouve avec une bouteille, et on revient au club. Un X freine et prend un taxi, les deux autres Aurélien et Clément sont plutôt cools.
Elena m'appelle, elle est devant le club mais je ne la vois pas. On se donne rendez-vous au pied de Charles. Elle et moi sommes habillés comme la semaine dernière au Perestroika, ça n'a rien à voir mais c'est rigolo. On rentre dans le bar.

Le Che Guavara présente une assez grande piste centrale entourée de tables avec des chaises ou des canapés. Pas mal de jolies filles, et les mecs sont pas des beaufs non plus. On retrouve plein de gens qu'on a rencontré dans la ville. Ça donne un côté bilan à cette ultime soirée à Omsk. Des gens que je ne connais pas me reconnaissent comme un Français et on tape la discute, vive le bouche à oreille.
Faisant face à la scène à DJ et musiciens, mais de l'autre côté de la piste, un grand comptoir où au cours de la soirée je me ferai offrir trois shots par Aurélien l'X. un cocktail type FireDragon que j'ai ressenti plus hard (où tu bois puis tu aspires la fumée par une paille) par un Russe que je ne connais pas mais qui avait l'air cool, et où Elena prend un jus de fruit pour accompagner sa bouteille de vodka... Sur la piste, Maria fesse joyeusement sa copine, la fille qui nous avait fait monter dans le taxi pour rentrer du 357.

Je sors régulièrement avec Elena pour prendre l'air. Je croise Charles qui parle à Marek par téléphone, le Slovaque a des difficultés d'itinéraire. Ça ennuie le Pelletier, et ça l'évite de fricoter avec une fille qui lui tourne autour, mais c'est peut-être une bonne chose. Elena m'emmène acheter une boisson énergisante. Petite pensée pour Roselyne Bachelot. Sur le chemin du retour on croise un Russe en masque de tueur de Scream, je lui passe du feu et il se révèle un peu francophone. Petites lolades, il nous passe un cigarillo. Clopes, bière, vodka, cocktail étrange, musique puissante, cigarillo, le tout mélangé à du Red Bull et avec une jolie fille à mon bras ; petite pensée pour Roselyne Bachelot, bis. Rajoutons une bande d'amis étrangers et de compagnons de sauna-nu, et ça fait globalement une très bonne soirée.

Je laisse Pelletier raconter ses rencontres et celles de Dups, les chopes et les fails éventuels. Je ferais juste remarquer qu'il y a eu une série de jeunes filles au bras de ces messieurs, et des adieux déchirants. Quentin a une conversation avec le sosie de la James Bond girl de Casino Royale, il a juste le temps de lui faire poka-poka avant que son copain se pointe. Fort sympathique au demeurant.

Après avoir brûlé mes semelles sur le dance-floor, je me cale dans un canapé quelques temps. Puis on décide avec mademoiselle d'aller plutôt admirer les richesses architecturales de la ville sibérienne jusqu'au lever du soleil. Et si on trouvait quelqu'un ou quelque part pour héberger deux âmes de vingt ans, ce serait vraiment pas mal, mais ça ne se fera pas.
Je retraverse donc tous les endroits de la ville où on a zoné pendant trois semaines. Les rues se vident, l'avenue Karl Marx, l'Atlantide, la statue de Joukov, les rives de l'Irtysh... Ivres d'alcool, de fatigue et de baisers, on se sépare au petit jour. Elena saute dans un bus, je rentre à Caritas. La porte est déjà ouverte. Je m'allonge.


"je laisse Pelletier raconter ses rencontres et celle de Dups". Ok.

Comme Arthur l'a déjà précisé, soirée assez stylée, il a beaucoup traîné avec sa copine Elena. Avec Dups on alternait beaucoup entre intérieur et extérieur du club, vue la chaleur et l'humidité à l'intérieur de celui-ci. Personnellement en cumulé je n'ai pas dû passer plus de deux heures à l'intérieur, alors que je suis arrivé à minuit et reparti à 6h.
Au début on discute un peu avec les deux X restant, on leur présente nos potes russes, on les briefe un peu sur comment ça se passe à Omsk (là j'exagère un peu). Ils sont plutôt cools. Clément un peu grande gueule partira tôt finalement puisque demain c'est sa première journée de taff. Aurélien reste jusqu'au bout de la soirée, sous ses airs de mec sérieux il se révèle vraiment sympa, et semble jouir d'un savoir-faire impressionnant en terme de cocktails. Cet aspect sera testé à Palaiseau, en octobre, le rendez-vous est pris.
Vers 2h je suis accoudé au bar, un mec looké Pete Doherty et sa copine brune élancée devant moi se retournent et hallucinent sur ma taille. Je dis que je suis français, ils m'offrent direct un shot de vodka. J'aime ce peuple. Le gars me regarde et dit "ichio rass ?" ("encore ?"), je ne le fais pas attendre et remet ça, à son compte bien sûr. Sa copine commence à me parler en russe, je comprends plus ou moins, mais la musique est très forte. Son mec s'éloigne un peu et elle ne fait que me sourire. Je lui propose d'aller dehors pour s'entendre parler, mais elle pointe son mec en disant que c'est pas cool vis-à-vis de lui. Certes. Au bout d'une poignée de minutes de blabla, je vois Dups sur le dancefloor et je dis à mademoiselle que je ne suis pas le seul français, et je les présente l'un à l'autre puis les laisse seuls. Dups sera assez fan d'elle, il lui parlera bien 20min facile, jusqu'à ce que son mec se ramène pour dire, je cite, "mes amis pensent que c'est pas très cool que tu parles aussi longtemps à ma copine". Dups clôt alors la conversation, mi-gêné mi-amusé (je n'ai pas vécu cet épisode mais il me l'a raconté).
Il y avait aussi une autre fille qui zonait autour de nous pendant toute la soirée, je crois qu'Arthur lui a raconté une connerie de type "ce mec [en me pointant] est français, riche, ingénieur et amoureux de toi". En tout cas elle était assez tenace, mais très sympa. Le problème étant que pour une raison que je ne sais toujours pas expliquer maintenant, j'étais très froid lors de cette soirée. Peut-être la perspective du départ qui me chagrine, ce soir j'ai croisé pleins de gens que j'ai vus dans cette ville et en fait je me rends compte que ça va me manquer. Eh oui parfois j'éprouve des sensations autres que la soif et l'envie de me reproduire.

Par un heureux hasard on se retrouve les quatre Français au bar. J'envoie une tournée de vodka à 50r chacune, pour une sombre histoire de pas de monnaie à laquelle je n'ai rien compris, le barman me les offre ! Aurélien, polytechnicien de son état, propose alors de commencer les choses sérieuses. Nous faisons remarquer qu'il est salarié de l'État Français et qu'il dispose ainsi de ressources dont nous pauvres ENSTA ne jouissons pas. Sans se faire prier, monsieur paiera une triple tournée de shot. Grand, très grand seigneur.

Dehors Arthur me présente à une fille qui veut soi-disant aller à Paris, je lui dis de prendre mon mail mais elle ne comprend que dalle ou est trop bourrée je ne sais pas trop. Pas mal d'incompréhension et je laisse tomber l'affaire. Désolé Arthur je sais que je t'ai déçu sur ce coup. Je pars alors discuter un petit moment avec une connaissance omskienne à l'écart.
Aparté: pendant toute la soirée, pas moins de trois jeunes filles inconnues viendront me voir et dire "t'étais au Perestroika club samedi dernier". Je me dis que c'est stylé, mais le lendemain j'ai compris que c'était à cause d'une photo qui tourne sur Vkontakte où j'ai l'air très, très con. La grande classe.
Après tout ça, je re-rentre dans le club et trouve Dups en train d'envoyer ses moves si particuliers. Je lui crie à l'oreille (la musique est très forte) "la fille en rouge à côté de toi est très mignonne". Une de ses amies, francophone, m'a entendu et explique à Dups que ça ne se fait pas de parler ainsi des filles. A-t-elle mal entendu, ou interprète-t-elle mal le sens du mot mignonne ? Je ne sais pas, mais j'ai pas l'impression que ce soit super sale comme façon de parler. Peu importe après tout, puisque je passerai la fin de la soirée devant le club avec cette "mignonne" Yana, qu'elle s'est révélée très sympathique, anglophone et étudiante en cinéma. La présence de trois de ses potes mâles, fort sympathiques au demeurant, me freinera pas mal. Dups m'expliquera que malgré son sourire quasi-constant il croit que je la saoulais; il a probablement raison. Dédicace à mes compagnons A.C. et L.D. de musée russe: elle ressemblait beaucoup, beaucoup à Irina de Mourmansk, si vous vous souvenez de cet épisode.
J'annonce à Dups pour la troisième fois qu'on se casse, et cette fois-ci c'est la bonne. On prend un taxi, 120r pour rentrer, nouveau record ! On discute un peu, dans la cuisine il y a des Allemands qui se font une fin de soirée (6h du matin). Je leur dis qu'on se casse demain, l'un d'eux me dit que ça le fait vraiment chier parce-qu'on était super cools. J'avais pas l'impression d'être leur grand pote mais ça me touche forcément, je vous aime aussi malgré 1940 les gars.

Team Rocket

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Message  Charles Dr. Lun 8 Aoû - 20:50

J'ai lu ce compte rendu.

Charles Dr.

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Message  Ded Mar 9 Aoû - 2:08

vous devez vraiment vous faire chier à St-Pét ^^ moi j'ai décroché au milieu Sad

Ded

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Message  Laurent Mar 9 Aoû - 6:18

Je viens de tout finir aussi! Bon je suis au bureau et j'ai rien a faire, certes, mais jusqu'au bout quand meme!

Laurent

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Message  Cubi Mar 9 Aoû - 14:24

Champagne pour Drozy, deuxieme message posté. Mais je peux vous dire qu'il lit vraiment tout, par contre!

Cubi

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