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Le calme avant la tempête

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Message  Team Rocket Lun 8 Aoû - 5:35

Voilà quelques compte-rendus. On a pas encore fait vendredi/samedi/dimanche soir mais ça a été un enchainement un peu taré de respectivement énorme caisse/datcha/soirée d'adieu avec pleins de potes. J'essaie de toujours respecter la typo "normale=Arthur,italique=moi". La bise, je sais pas si il y en a qui lisent encore ça mais bon...

- Charles P
Jour 16 : mardi 2 août

Alors que j'avais passé ma journée de la veille à avoir des problèmes de transferts d'argent et à appeler des faux numéros issus de mes difficultés de reconnaissance de chiffres sur le papier où Elena avait écrit son numéro, les Dieux ont décidé d'être cléments ce matin. Je me réveille donc vers 10h, sachant que le camion partira à 11h15. Mes camarades partis, un éclair de présence d'esprit me prend, alors que je regardais d'un œil morne mon portable qui ne sonnait décidément pas. Je décidai de relire avec une rigueur scientifique le papier au Numéro. Par la pomme de Newton, mais c'est bien sûr ! Le chiffre que je prenais pour un 8 à la fin était en fait un 5 !
Je renvoie un message, et, miracle, la jeune fille me répond relativement prestement ! On croit connaître la Russie et elle vous surprend encore.

Deuxième (petit) miracle, je prends le camion du matin pour une fois ! Eh ouais c'est ça d'être ponctuel.
Aujourd'hui il pleuviote, la ville est bien moins riante que ce dimanche. Je distribue le thé en essayant d'éviter les gouttes. Une dame arrive avec une demi-douzaine de bouteilles à remplir.
L'après-midi de travail acharné à distribuer de la каша ("kacha", sorte de bouillie de grains de blé "cuits à l'eau, au lait ou au gras" d'après Wikipédia) se passe sans incident. Ensuite les trois Français partent en expédition !
On décide d'aller au musée d'arts, pour voir les tableaux des peintres sibériens, rue Lénine.
[Note culturelle : toutes les villes ont leur rue Lénine (même le petit village d'Alexandrovka), rue Marx, voire rue des Décembristes ou rue d'Octobre.]
Sur place, on tombe sur le musée de la ville, mais pas l'ombre d'une galerie de tableaux. Qu'à cela ne tienne, on visite celui-là.

Eh bien ce fut une bonne idée. Non seulement parce qu'on a ainsi évité le plus fort de l'averse qui se déclenchait dehors, mais également parce que l'un dans l'autre, c'est un bon musée ; il mélange partie ethnographique, partie historique, paléontologie, zoologie... Un peu comme le Muséum d'Histoire naturelle de Genève.
Je crois que pas mal de villes ici possèdent le même genre de structure, érigées sous l'ère soviétique pour valoriser à la fois le patrimoine naturel et historique de la région, l'accès de la population à l'éducation, et la fierté nationale d'être un peuple ancien.
On achète un billet, je ne sais pas exactement à quelle partie du musée il correspond mais tant pis. La super carte d'étudiant de Saint-Pétersbourg nous fait quand même payer quelques dizaines de roubles, je ne sais pas si la réduction habituelle a été appliquée ou si la femme du guichet nous applique le tarif touristes.
Nous sommes ensuite dirigés d'un signe de main du gardien vers une première salle exposant les robes des élégantes d'Omsk. Les fringues je m'en fiche, mais les photos anciennes de la ville sont plus intéressantes. Je note le signe dur à la fin du nom de la ville, avant la révolution. D'après Charles, Omsk à la Belle Époque semblait plus florissante que maintenant.
On nous indique ensuite un escalier. En haut : un mammouth. Un squelette de trois mètres de haut, je les imaginais plus grands, mais c'est déjà impressionnant. Pelletier prend une photo, une babouchka cachée derrière une porte lui annonce quelque chose, en gros pas de photo sans payer en plus à la caisse. Tout au long de la visite, les dames qui gardent chaque salle nous expliqueront plein de choses en russe, sans qu'on ne comprenne ni même qu'on leur demande. C'est un peu gênant.

Le musée d'Omsk montre des objets des premiers peuplements de la région (dont un squelette), puis des documents, uniformes et armes de toute l'histoire de la ville jusqu'à nos jours. Dont une photo de la place de la ville noire de monde le jour de la révolution d'Octobre. Un grand panneau rouge couvert de portraits divers avec nom et dates représente les grands personnages de... la Russie ? L'Oblast (division administrative) d'Omsk ? La ville même ? Pas compris. Une dame insiste pour nous montrer ceux qu'on devrait connaître : Soljenytsine, Oulianov, une gymnaste illustre qui ne nous dit rien... Un autre panneau évoque le métro, Charles fait remarquer qu'on nous dit souvent que ce métro est une vaste blague, la femme a l'air vexée et répond que non, non, non c'est faux !
On accélère sur la suite du musée. La partie suivante est consacrée à la zoologie, avec la collection taxidermisée d'à peu près tous les animaux vivants dans le coin, à part peut-être la tique. Il y a même un émeu dans une section "au zoo", je sens que le taxidermiste s'ennuyait pendant les longues soirées d'hiver...
Ensuite une section retrace l'histoire et la vie quotidienne des différentes peuplades et ethnies de l'Oblast d'Omsk.
Musée inattendu et bien réalisé, à la hauteur du musée ethnographique de Saint-Pétersbourg à une échelle plus régionale.

En sortant, éternelle question : qu'est-ce qu'on fait ? Irina dite "Fitness Club" nous a proposé d'aller manger au sushi-bar, mais le rendez-vous est deux heures plus tard. Pour ma part, j'ai le sourire aux lèvres, Elena m'a proposé d'aller la voir à la sortie de son travail, je me vois déjà avec les fleurs à la main...
Quentin propose d'aller zoner un peu dans une librairie, on le suit. Charles cherche un dictionnaire pour traduire un sms qu'il a reçu, ainsi que Les Misérables parce que c'est classe. Avec Quentin on fouille un peu dans les bouquins de maths, déformation professionnelle. Mon portable vibre, Omsk Elena :"arthur today i can't", ça fait toujours plaisir, une histoire d'horaire de travail et de rendez-vous familiaux.
Petite discussion et aveux de geekitude devant le rayon des jeux vidéos, puis on va dans le bar à chicha et bouquins que nous avait montré Kaptain Ben. On boit un latte, on feuillette le magazine gratuit et hype local ("Класс"), notamment une rubrique où le journaliste prend en photo des gens "tendance" rencontrés dans la rue. Quentin reçoit des messages de Valeria, la fille à qui il n'a pas offert le retour en taxi. Elle est avec des amies et a froid...
C'est l'heure de rejoindre les sushis ! À quelques rues du bar, dans le restaurant japonais donc, on rejoint Irina Fitness Club et ses amis : Kostia le sys-admin à la bonne bouille, Olga la webjournaliste, Sacha dit "l'homme aux polos Lacoste" le copain d'Irina, et Anya la rousse aux dents étranges. Irina et Sacha parlent russe très vite et sans se dire qu'on ne comprend rien. J'essaie plusieurs fois de faire la remarque que décidément, on comprend rien, mais ils ne semblent pas s'en préoccuper. Je me résigne à faire "da, da, da" de temps à autre. Olga parle un peu anglais, mais est de l'autre côté de la table. Elle nous explique qu'en ce moment la "news" c'est que l'usine que le gouvernement a décidé de construire dans le coin va mettre en danger la vie des habitants. Des gens protestent, mais le décideur s'en fiche. On évoque aussi les élections (pour la première fois depuis notre arrivée en Russie), mais les jeunes globalement s'en désintéressent. L'alternative crédible n'existe pas, et de toutes façons le vote est truqué. Vive la démocratie !
Quentin s'agite sur sa chaise et pianote avec son portable. Ses copines se sont décidée à nous rejoindre ! Et il n'y a plus de place à table ! Petit moment bizarre. Au bout de quelques temps trois filles se pointent, Dups essaie de leur expliquer la situation. Plutôt gênant, surtout que la plus jolie est venue avec une fleur... Mais elles comprennent ce qui se passe et repartent. On s'excuse, elles gardent le sourire et nous donnent rendez-vous demain au club Pyramide. On a frôlé la lose...

Au détour d'une conversation, Charles invite en riant Sacha à faire un Vodka-contest avec lui. Sacha l'a pris au mot, le Pelletier a accepté. Sacha passe le dîner alors à faire buzzer son réseau de téléphones, on comprend "Des Français qui veulent..." etc. Il nous explique qu'il est prêt à tenir le concours dans un bar appelé les Vikings, pour affronter Charles aux drink-dames pendant que des héros en cotte de maille se tape dessus avec des épées. Rappelons que je comprends très mal ce qu'il dit, de façon générale.

Autres anecdotes de soirée : Charles a commandé huit sushis, la serveuse a compris "huit plats de huit sushis, soit soixante quatre sushis"... Ça fait (un peu) beaucoup, mais le malentendu a été réglé avant toute embrouille. Aussi, Irina avait une chemise japonaise blanche, qui ne fermait pas très haut et laissait un décolleté intéressant. Elle portait aussi un soutien-gorge rayé rose et noir, donc. La soirée a été sympathique.

On évite de se faire traquenarder et on rentre se pieuter.

Jour 17 : mercredi 03 août

Ce matin au thé, peu de monde. Irina m'explique la cause probable de mon problème de retrait de sous à Western Union : certaines banques demandent (frauduleusement) une traduction du passeport en russe signée par un notaire, c'est compliqué et c'est cher, donc elle a trouvé une banque qui ne demande pas la traduction. On s'y rend ensemble. Elle m'explique également que tous les ans ça arrive, et que d'autres étudiants avaient, eux, perdu leur passeport, et là c'est moins drôle.

À la banque je ne comprends pas tout, mais c'est Irina qui parle et ça facilite grandement les démarches. Alors que la préposée a accepté tous mes papiers et que j'aperçois le bout du tunnel, le logiciel de l'agence où on est s'avère ne pas fonctionner. Je suis redirigé vers une autre agence, plus loin en ville. J'y vais dans l'après-midi avec une deuxième dame de Caritas (Dieu bénisse cet organisme !) qui habite dans ce quartier-là. C'est d'ailleurs chez elle que logera Aurélien, un des trois X qui arrivent pour le week-end. Elle m'aide à faire les démarches, je signe trois papiers et reçois un petit coupon à échanger à la caisse (entourée de verre opacifié, plutôt rassurant quand t'es soudainement riche). La guichetière me tend des billets, je lui demande de plutôt me passer cinq fois mille roubles qu'un billet de cinq mille [et j'ai déjà une photo d'un billet de 5000, aussi].

Je rentre en passant par des rues aussi fréquentées que celles de Vélizy, en longeant les vieilles maisons en bois. La large rue que j'emprunte ne respire pas la richesse, mais devant chaque maison il y a plein de fleurs plantées de façon artisanales. Les habitants profitent de l'été pour avoir le plus de couleurs possibles dans leur petit jardin, avant le blanc omniprésent de l'hiver. J'ai plein d'argent, j'ai une fleur rose à la main, cueillie en passant, une fête est prévue dans un endroit différent chaque soir de la semaine jusqu'à la fin du stage, la vie est belle.
Et ça n'a rien à voir mais Elena veut qu'on se revoit prochainement.



Une fois tous à Caritas en fin d'après-midi, on glande (ukulélé, lecture, geekage...) puis vers 20h on s'active pour se faire un bon petit plat parce que ce soir à 22h on a rendez-vous avec Valeria qui envoie des textos assez suggestifs à Dups. Hier soir on l'a entraperçue, elle était venue avec deux de ses amies très mignonnes, avec une fleur (je suis absolument convaincu que c'était pour Dups), mais nous étions déjà pris par un resto avec d'autres amis. Pendant deux semaines on n'avait pas beaucoup de potes locaux, et maintenant il faut croire qu'on en a trop. Il y a pire comme situation.
Au menu, un succulent pâte-fromage sans goût-ketchup, au cours duquel on a descendu une bière avec nos deux compères slovaques Mariia et Marek, en discutant de tout et n'importe quoi. [NdA : notamment des mots croisés sur les cartes postales que j'étais en train de rédiger, apparemment ce jeu n'est pas très connu en Slovaquie] Je commence tardivement à réellement apprécier ces deux amis, et je crois que c'est réciproque. A force de discuter on a oublié le rendez-vous, on doit donc se changer et se tracer, parce que ce soir on va dans un super club, le Pyramide, avec trois jolies filles. Du moins c'est ce qu'on pensait.

Nous sommes à l'heure au rendez-vous, au centre-ville, où on doit se faire un before avant le club. Valeria arrive avec une amie au t-shirt jaune, aussi dénommée Valeria, avec dix petites minutes de retard. Aucune trace des deux autres potes d'hier, on ne lui demande pas par politesse. Valeria nous explique qu'elle nous présente à ses potes avant qu'on aille au club, aucun problème. Nous sommes dans le parc où on a déjà passé quelques soirées, près de l'église Nikolai, et je reconnais plusieurs visages familiers de coutumiers de l'endroit, dont certains à qui j'ai déjà parlé. Valeria nous introduit à son groupe de pote, il y a Vova qu'on connait déjà un peu (pas le même que d'habitude toutefois) et qui nous montre un magazine français porno de juin 1988 qu'il a acheté je ne sais où, la très belle Rina qui me semble à première vue très froide, le roux anglophone Oleg qui a étudié à l'université américaine de Prague, et quelques autres.
Il y a aussi une nouvelle tête, un dénommé Igor, sosie de Poutine et stéréotype du Russe, qui a l'air complètement fait. Lorsqu'il se présente il étreigne Arthur très fort et a l'air de vouloir faire de lui son frère pour la vie [NdA : j'ai un peu peur qu'il essaye de m'embrasser à la Russe...]. J'ai l'impression qu'il lui manque une coche, et pas seulement à cause de l'alcool. Lorsqu'on boit un peu avec lui ensuite il fourre le nez d'Arthur dans ses cheveux, ça doit être une tradition à laquelle je ne comprends rien. Notre ami Vova, un peu anglophone, nous expliquera plus tard que cet Igor revient tout juste de Tchétchénie où l'armée russe est très présente et les actes terroristes encore fréquents. C'est la première fois que je rencontre un soldat qui revient du front et ça me donne une idée, depuis ma très confortable place d'élève-ingénieur parisien, de l'ampleur du désastre qu'elle cause chez ses pions. Réellement une rencontre qui m'a marquée, et qui me fait réaliser la chance que j'ai.

Pendant tout ce before, on ne sait pas trop ce qui se passe. Valeria pote de Dups nous laisse un peu pour aller faire un tour, il parait qu'un de ses proches est décédé récemment et que du coup elle n'est pas au top. L'ambiance reste toutefois chaleureuse avec les autres comparses. A un instant je vois passer Yulia, alias t-shirt d'abeilles au 357 le premier samedi. Elle ne fait que passer en marchant rapidement avec une amie. Pas le temps ni le cran de l'arrêter pour lui déclarer ma flamme, mais je me rends compte que c'est la deuxième fois que je la vois à cet endroit exact d'Omsk. Je tâcherai d'y traîner plus souvent. Un jour je t'aurai Yulia.
Oleg, notre roux anglophone complètement torché et fan de Marvel, est très content de trouver des gens maniant la langue de Shakespeare puisqu'il en a marre d'Omsk et du russe. Il me prend à part à un moment, avec la belle Rina, et m'explique que celle-ci veut que j'aille chez elle. Je pose un regard sur ses yeux aguicheurs et je me dis que ça sent le plan foireux. Mais merde elle est vraiment canon. J'annonce la nouvelle aux autres, en fait on est tous les trois invités à une "grosse teuf" chez Rina. Seul petit problème, ce soir on est supposés aller au Pyramide avec Valeria.
Valeria et Rina, toutes les deux physiquement très intelligentes, se livrent alors à une sorte de joute verbale pour qu'on suive l'une ou l'autre. [NdA : Je vais répéter cette phrase. Deux filles canons s'opposent pour savoir qui aura la chance de nous emmener en soirée. Voilà.] Assez improbable. Valeria nous annonce qu'on ferait mieux d'aller chez Rina en fait, mais ça sent la politesse. Oleg et Rina nous expliquent que le Pyramide est un club de merde où il y a de la baston. On ne les croit qu'à moitié parce que d'autres potes nous avaient dit que c'était cool... Après moultes tergiversations, on décide d'aller chez Rina. Valeria n'a pas l'air vexée le moins du monde, tant mieux. Je pense que Dups la reverra dans tous les cas. [NdA : elle pleurait une demi-heure avant mais veut passer la soirée au club tout de même, je n'ai pas tout compris]

On se dirige vers l'arrêt de marchoutka pour aller chez Rina et Oleg (en fait ils sont colocs), devant le Leningradksii moste. [NdA : sur le chemin on croise la brune Tatiana, amie de Vova, à qui j'avais pris le numéro l'autre jour sans l'utiliser.] Là une magnifique blonde me hèle. Tiens mais c'est Yulia qu'on a rencontrée le premier samedi puis revue sur la plage. Arthur ne se souvient plus d'elle (comment est-ce possible ?)1 mais est assez fan de commencer à avoir un réseau d'amis omskiens suffisamment étendu pour pouvoir croiser des amis au hasard dans les rues. Dups et moi acquiesçons. Les marchoutkas sont trop blindées pour faire quoi que ce soit. On prend donc un taxi à 6 dans une miniature voiture soviétique. Valeria, l'amie de Valeria-pote-de-Dups, qui a nous a suivi, est assise sur Dups, il y a aussi Rina dans la voiture, Oleg et Vova prennent un autre taxi. Durant le trajet on demande si tous les jeunes de Omsk se connaissent (on a cette impression), la réponse est affirmative : tout le monde a un ami qui connait la personne que tu cherches. Rina nous explique que son appart est tout neuf et qu'il n'y a pas de papier peint. Naturellement, on s'en fout.
Arrivés chez Rina, après dix étages à pied et 6L de bière achetés au produkti local, on constate qu'effectivement l'appart est loin d'être fini. Par terre il y a un tapis assez confortable, mais aucun papier peint, aucun revêtement par terre, pas de douche ni de cuisine encore. La vie en mode survival quoi ! Sur le mur sont écrits à la craie des numéros de téléphone. Rina nous explique que ce sont les ouvriers qui ont rénové l'appart qui ont laissé leurs numéros, au cas où elle aurait un problème type plomberie ou autre. Je suis loin d'être sûrs que leurs motivations étaient aussi nobles.
Rina me dit alors "je vais te montrer pourquoi ici c'est mieux que le Pyramide". Elle s'éclipse et revient en pyjama/minishort, je ne sais pas comment interpréter ça. [NdA : fumer sur le balcon permet d'avoir un bel aperçu des jambes russes lors du mettage de short, yay !] On s'installe, elle lance de la musique sur son netbook, Oleg et Vova arrivent et c'est parti pour une soirée blabla autour de bières dans un proto-appart soviétique. On voulait poser ce type de soirée, mission accomplie.
Oleg a pas mal bu et sortira des propos déplacés à l'encontre de Valeria qui nous dérangent un peu, on lui demande cordialement de se calmer mais en fait il se rend compte de sa connerie. Il nous explique qu'il est fou amoureux de Rina, qu'il sait qu'ils finiront ensembles, et que c'est "sa petite chatte" (je ne parle pas d'animal). De ce qu'on a compris Rina est propriétaire de l'appart, mais elle ne travaille pas. Dieu seul sait comment elle l'a eu, Oleg m'a donné comme explication que son ex est riche...
[NdA : sur le balcon avec elle, en train de discuter de la vue et de la vie (je me suis plus tard ghrt-aperçu qu'on peut retrouver quelqu'un sur vkontakte avec très peu d'information, d'ailleurs), je lui ai demandé trois fois comment elle avait acheter cet appart. Elle a répondu "le flair, il était moins cher à l'époque", "Quel âge tu penses que j'ai ?" (25 ans), et "oui tu as raison je suis de la mafiya" ; damned !]
Au bout d'une heure peut-être, deux autres gars se pointent, un mec qui ne pense qu'à nous refiler de la drogue (shit, amphet, etc...) bien qu'il n'ait rien sur lui (nous n'étions de toutes façons pas intéressés), et l'autre un étudiant en informatique qui, je ne sais pourquoi, n'arrêtera pas de me parler. Ça me fait pas mal bosser mon russe du coup. En gros, Arthur se rapproche de Valeria, Dups de Rina, et moi de l'étudiant en informatique. Loser !

Lorsque je dis que Dups se rapproche de Rina, je pense que je dois souligner cet épisode essentiel de la soirée : alors qu'ils discutent à moitié allongés l'un vers l'autre sur le matelas au sol, et que la main de la jeune fille est accrochée à l'index de Quentin, il lui demande comment prononcer le "r" russe, elle lui explique un truc en pointant ses dents pour lui montrer où poser sa langue. Ensuite, elle prend un doigt de Dups et le suce (son doigt, pas Dups). Je ne vois pas les yeux de Rina à ce moment mais je les imagine pleins de vice. Arthur et moi suivons la scène à distance et motivons Dups [Nda : "Mets lui la main sur la hanche ! Serre-la contre toi ! Sinon demain matin je te réveille avec une bifle !"] à entreprendre un rapprochement physique moins timide, il ne le fera pas, galanterie peut-être...

[NdA : Oleg fait une anal-ogie sur Omsk. Il nous affirme aussi que pour être venus ici seuls, on devait avoir des testicules d'une taille incomparable. Effectivement.]

Vers 2h on décide de prendre un taxi, les deux qui sont arrivés tardivement nous suivent et on se retrouve dehors. Évidemment il se met à pleuvoir, en crescendo. Notre ami toxico nous dit d'attendre avec lui sous un porche, on lui dit fuck et on va chercher un taxi sous la pluie. On met une dizaine de minutes, le temps d'être bien rafraichis.

Une fois à Caritas, mes deux compères se pieutent, j'entends de l'action en cuisine, je m'y rends et ce sont les Germano-Russes en train de se mettre une caisse. Je prends un verre d'eau en prenant mon temps bien sûr, ça marche d'enfer ils me proposent de me joindre à eux. Je tise très légèrement avec eux, discute pas mal avec une fille que j'avais pas encore vue et qui me prend pour un génie parce-que d'un j'étudie la physique, de deux je suis gaucher (??). Elle m'a aussi indiqué que je n'ai pas une tête d'étudiant en sciences, merci tu es la première personne au monde à me dire ça. A table il y aussi un Russe cool qui les accompagne, Anna la polyglotte en décolleté intéressant en train de choper un autre Russe. Dups fera une apparition éclair pour discuter un peu, les schleus nous demandent s'ils peuvent venir squatter à 10 chez moi à Paris, je réponds "sans problème", bien sûr. Un gros Russe bourré qui ne porte que des marcels et des shorts adidas, et qui descend des bières plus vite que son ombre, veut mon mail. Anna aussi, elle le demande de façon disons plus sérieuse, mais ils sont tellement saouls qu'ils oublient de me filer leur carnet. Vers 4h je vais me coucher.



Jour 18 : jeudi 4 août

Alors que les autres commencent à 9h (c'est à dire 9h30/10h pour finir une heure après, on est à Caritas ne l'oublions pas), je peux me lever à 11h pour prendre le camion à thé à 11h15, youpi. Pendant le trajet Elena propose de se retrouver l'après-midi à "l'arrêt de la lumière bleue" (en russe). Youpi (bis). Sacha, le boss distribution, m'apprends qu'il y a une tasse dans le placard à l'arrière du camion, et que je peux m'en servir pour me verser un peu de thé si j'ai froid. Effectivement c'est très agréable. Dommage que je ne l'ai pas su avant cet antépénultième jour de stage...
L'après-midi se passe sans problème, on sert 43 personnes, soit une de plus que la veille. La soupe part très vite. Moi aussi, donc. De retour à Caritas, je rejoins la chambre où Charles dort ses 23h de sommeil nécessaires par jour, et Quentin part faire un tour en ville. Je finis de rédiger mes douze cartes postales (dont une paire découpées en puzzle avec les ciseaux des couturières du centre, puis mixées, mises dans des enveloppes ENSTA ParisTech et envoyées à deux amis, oui je suis fier de moi), et sort moi aussi en ville pour aller les poster, acheter un paquet de clopes non-Saint-George (qui te brûlent un poumon à chaque taffe), et repérer un peu le lieu de mon rendez-vous. Alors que je m'assurais de la localisation de la rue Karl Marx et de la présence de vendeurs de fleurs, Quentin me repère et on part plutôt manger un chawarma chez l'Ouzbek du coin. On lui apprend à dire "bonjour" en français, il nous enveloppe de la viande et plein de trucs gras dans une tortilla, marché correct. En sortant on est pris par l'averse du soir. J'en arrive à être un peu en retard, donc tant pis pour les fleurs j'en achèterais trois sur le chemin. Sauf qu'évidemment je devais prendre la seule rue où il n'y a pas un fleuriste sur 300m...
C'est ainsi les mains vides que je revois Elena, ma brune dite "chubby" par le Pelletier. On traîne sur les berges de l'Irtysh, elle me dit qu'elle a vu trois mecs porter leurs sacs comme des aventuriers à travers la rivière pour rejoindre une île, mais elle ne sait plus quand. Il est possible que ce fût nous, cf compte-rendu de dimanche... Le monde est petit. Aussi elle vit à moitié chez ses parents, à moitié chez des amis chez qui elle squatte. On se balade dans le parc d'hier soir. On passera la soirée ensemble avant de repartir dans nos foyers respectifs, où je retrouve mes compagnons en mode soirée-tranquille.

Team Rocket

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Date d'inscription : 19/07/2011

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